L'Iran, plus grand pays de cinéma actuellement ?

L'Occident a démissionné quant à la production d'un cinéma de qualité ; seuls quelques-uns résistent encore, avec plus ou moins de bonheur.
Le Japon n'a pas renouvelé ses géants. Seul Kitano (et quelques autres tout de même moins brillants) fait encore honneur à l'histoire cinéma du pays du soleil levant (à moins que ça, ce soit la Chine, je confonds toujours).
Il y a une vingtaine d'années, l'Iran a émergé sur la scène internationale, après les promesses de films comme La vache de Mehrjui (1969 je crois). Grâce à Abbas Kiarostami bien sûr, bientôt suivi par les Makhmalbaf, père et filles, et quelques autres cinéastes inspirés. L'Iran a émergé au point de devenir le cinéma le plus intéressant des deux dernières décennies.
Vous êtes d'accord avec moi ? Je serais heureux de connaître votre avis sur le sujet.

Tous les artistes en Iran s'engagent profondément, durement, au point d'aller pourrir en taule pour certains d'entre eux.. Cette sensibilité accrue existe sans doute du fait d'un régime totalitaire omniprésent dans ce pays, et que l'on voit sans doute émerger de telles mouvances lorsqu'un état est sclérosé par la censure et les interdits. Ceux qui ne fuient pas restent, et tentent de saborder les idéologies à travers le cinéma, la littérature, etc.. Alors forcément, nous voyons éclater au grand jour des oeuvres puissantes..
Les occidentaux sont pris dans une dictature souterraine, sournoise et s'en confortent.. Le systeme a pris le pas, et ne nous contraint plus.. Le véritable art né d'une grande douleur, et non pas de la docilité mielleuse dont nous faisons preuve à l'égard des lobby.

Mille fois d'accord avec toi. C'est dans les contextes politiques tumultueux que naissent de grandes œuvres et de grands artistes (il n'y a qu'à voir l'histoire de la France et de la Russie par exemple). (Toutefois, certains artistes se révèlent en-dehors de toute oppression, et c'est une chose dont il faut les gratifier dans un certain sens.)
Mais ce qui est étonnant, c'est que ces œuvres ne sont pas forcément politiques en elles-mêmes.

Non, bien entendu, c'est l'acte lui même qui l'est.. On est véritablement dans quelque chose qui vient s'opposer à la vindicte pour voir apparaître une véritable éthique, et de fait foutre en l'air la nauséabonde morale établie..
Je pense à un film comme le Gout de la cerise de Kiarostami, qui est un véritable bijou de poésie mortuaire.. Et pourtant à quel prix a t-il pu tourner un film pareil en Iran, ne s'rait-ce qu'en faisant l'apologie d'un suicide annoncé, à la manière du Feu follet.. Ce sont de grands actes politiques qui permettent de se libérer des chaines, et ces types là bas sont des exemples à suivre.

je n'ai vu que deux films iraniens: copie conforme et le gout du cerise, et j'ai franchement trouvé ça affligeant. mais après je suis sûr qu'il y a de très bons films iraniens, toujours est-il que pour moi le cinéma américain est le meilleur au monde

Même en ce moment ? Quels films américains des cinq dernières années admires-tu ?

il y en a trop pour en citer...
les fils de l'homme les promesses de l'ombre a history of violence no country for old men, la nuit nous appartient inception... j'en passe et des meilleurs

Antoine211 a écrit:Même en ce moment ? Quels films américains des cinq dernières années admires-tu ?

Les films de James Gray( même si ils sont très européen). Munich de Spielberg. Les Paul Thomas Anderson. Et là, je cherche à peine...

On parle de l'Iran mais c'est la même chose pour Israël, si on suit la logique.

J'avoue ne pas avoir vu de James Gray, mais je n'aime pas trop Paul Thomas Anderson, et j'apprécie de Spielberg seulement ses films de divertissement... Quant aux films de Cronenberg, même s'ils sont de qualité, ça n'est pas au niveau des films noirs dont nous avait habitué les Etats-Unis dans un passé certes lointain.
Le cinéma israélien me semble moins florissant que l'iranien, tout de même.

Antoine211 a écrit:J'avoue ne pas avoir vu de James Gray, mais je n'aime pas trop Paul Thomas Anderson, et j'apprécie de Spielberg seulement ses films de divertissement... Quant aux films de Cronenberg, même s'ils sont de qualité, ça n'est pas au niveau des films noirs dont nous avait habitué les Etats-Unis dans un passé certes lointain.
Le cinéma israélien me semble moins florissant que l'iranien, tout de même.

Je pensais que c'était un débat qu'on avait eu il y a 20 ans. Voir chez Spielberg que des films de divertissement, ça me laisse perplexe.

Il y a vingt ans le cinéma américain était encore en plutôt bonne santé, grâce à Jarmusch et Lynch par exemple. Aujourd'hui, même le niveau de Jarmusch a baissé d'un cran, tout comme le cinéma américain, et Lynch ne fait plus guère de films.
Quant à Spielberg, je vois bien qu'il essaie de faire des films "d'art", mais je vois bien aussi qu'il n'a pas là-dedans toute la maîtrise qu'il a quand il réalise des films "de divertissement". Je pense que ce qui lui manque, c'est de la sobriété et de l'humilité.